Pfister fait-il déjà partie des meubles ?

Pfister, un patronyme répandu en terres zougoises.

Le 12 mars dernier, c’est Martin Pfister, et non pas Gerhard, qui a donc été élu au perchoir suprême de Conseiller Fédéral de notre belle Helvétie.

Et cela a constitué, il faut bien l’avouer, une sorte de demi-surprise, comme celle provoquée chez nous par Franziska Biner lors de l’élection au Conseil d’Etat valaisan.

Au moment de la démission de Viola Amherd, tout le monde voyait le Président du Centre, Gerhard Pfister, accéder au poste de 7ème Sage.

Une fois de plus, et c’est tant mieux, les pronostics ont été dàjoués de fort belle manière par cet autre Pfister de Zoug.

Inconnu de la Berne fédérale il y a encore quelques semaines, le gaillard est parvenu à renverser les pronostics et à battre assez aisément son concurrent Markus Ritter, homme fort du lobby paysan sous la Coupole.

Certaines mauvaises langues ont dit que le choix proposé par le ticket du Centre revenait à choisir entre élire un 3ème UDC ou un 3ème PLR au sein du Collège gouvernemental.

C’est finalement donc le 2ème qui l’a emporté et cela me rend personnellement très heureux.

Martin m’a l’air plus commode….ce qui est bien lorsqu’on s’appelle Pfister.

Tout a débuté à 7h30 en ce mercredi 12 mars 2025.

L’Assembée Fédérale prend tout d’abord congé de notre chère Viola cantonale.

Elle-même s’exprime ensuite avec beaucoup d’émotion et de gratitude envers celles et ceux avec qui elle a collaboré durant toutes ces années en exercice.

Au micro de la RTS, seul quelques parlementaires du parti agrarien en arrivent encore à lui lancer quelques piques.

Ils soulignent que le DDPS ne va pas bien.

Sans vouloir me faire le défenseur de ma concitoyenne valaisanne, je préciserais tout de même qu’elle a repris un département moribond, laissé en jachère durant les 25 années précédentes par des représentants de ce même parti agrarien.

Hormis ces entrefaits insignifiants, la haut-valaisanne a recueilli les hommages qu’elle méritait, et c’est là toute la beauté de la Suisse.

Une salle du Parlement dans laquelle tu peux entendre voler les mouches lorsque quelqu’un parle, je crois que peu de pays peuvent se targuer d’un tel respect mutuel.

Est venu ensuite le 1er tour de scrutin.

Pfister se retrouve quasiment élu d’entrée en manquant la majorité absolue pour une minuscule voix.

Lui-même historien, il pourra peut-être nous préciser à combien de reprises une élection à une voix près a été manquée.

A ce moment-là, ça tire pas mal la gueule à droite de l’échiquier politique bernois.

Le paysan Ritter semble déjà plus ou moins largué en accusant un retard de 17 voix.

D’ailleurs, pourquoi utiliser l’expression « accuser un retard » ? De quoi l’accuse-t-on ? Quel crime a-t-il commis ?

Mais je m’égare,…

2ème tour, Pfister est élu avec 134 voix.

Fin du suspense.

Enfin quand je dis « suspense »….y en a-t-il réellement jamais eu ?

Au final, c’est certes l’outsider qui l’emporte, mais dans une histoire finalement bien helvétique, dans laquelle le suspense est à peu près comparable à un épisode de la série Derrick.

Quoi qu’il en soit, un tout grand bravo à lui et à nos palrementaires fédéraux.

Ils ont montré une fois de plus que la démocratie suisse devrait être plus souvent prise en exemple.

Dans combien de pays sur la planète peut-on voir des parlementaires de tous partis confondus élire aussi sobrement un candidat d’un autre parti à un poste au gouvernemt national ?

Et c’est là que je me dis que je suis sincèrement fier d’être suisse.

Notre pays peut compter sur des institutions solides, qui lui assurent une stabilité sans faille.

On est loin du roitelet Macron et son bouffon Bayrou.

Et encore plus loin de l’Empereur incendiaire Trump et du milliardaire Musk, son larbin boosté à la kétamine, qui lui sert de ciseaux anti-dépenses.

Sur cette planète, il faut bien l’avouer, les démocraties se meurent de plus en plus; je veux parler des vraies démocraties telles celle dont on jouit en Suisse.

Trop de pays sont devenus des Empires: USA, Chine, Russie….

Et surtout, une grande partie des démocraties occidentales se sont quant à elles muées en vraies kakistocraties.

Pour celles et ceux d’entre mes lecteurs qui ne savent pas ce qu’est une kakistocratie, on peut la résumer ainsi:

Une kakistrocratie est une forme d’organisation dans laquelle le gouvernement est occupé par les pires personnes, ou par des personnes considérées comme particulièrement médiocres.

Celles et ceux qui me connaissent savent que je suis ouvert d’esprit.

S’il n’y a pas de lard à table, je suis tout à fait enclin à me contenter de viande séchée.

Je suis en outre tout sauf ce que l’on pourrait qualifier de conservateur.

Mais quand même…

Quand je vois les huissiers fédéraux avec leurs boîtes vertes remplies de bulletins de vote, je me dis que c’est certainement grâce au respect de ces traditions que notre pays en est là où il est.

Ces traditions sont notre socle et elles doivent perdurer.

Elles font partie des meubles, comme le fera également bientôt Monsieur Pfister.

Ce dernier, après avoir réussi à accéder à la table du Conseil Fédéral, se doit à présent d’en occuper dignement un des 7 fauteuils.

Bâti comme une armoire à glace, je ne doute pas qu’il saura chaque jour, dès le saut du lit, rejoindre son bureau et se mettre au travail pour le bien de la patrie.

(5 noms de meubles en 4 lignes 😂)

Pfister a toutes les (Des)cartes en mains pour bien faire.

Ce n’est en outre pas un poltron qui se réfugie dans son sofa, même si celui-ci est di qualità !

Et voilà !

Je vais m’arrêter ici avec cette revue de l’élection de Martin Pfister au Conseil Fédéral.

Inutile de s’éterniser en lignes et en mots dans le seul but de rallonger cet article.

En rajouter des couches simplement pour meubler, c’est pas trop mon style.

Même avec un bon type qui s’appelle Pfister.

Je vais donc en finir ici et souhaiter au futur collège confédéral tout le succès et la reconnaissance qu’il mérite.

Gageons qu’il saura mener notre pays dans la bonne direction…

…et ne pas se contenter de sauver les meubles.