Arlette Zola a trouvé sa voix
Cette fois, ça y est: on connaît toutes les élues et tous les élus de nos exécutifs communaux.
Le dimanche 13 octobre a vu en effet se dérouler devant nos yeux ébahis l’ensemble des scrutins communaux destinés à définir par qui on veut se faire gouverner (rien à voir avec le bétail) durant les 4 prochaines années.
Y a eu quelques surprises, par exemple à Crans-Montana, à Sierre, voire peut-être même à Vétroz (où le Président n’avait pas vraiment l’Amigne du vainqueur au soir des résultats).
Mais dans l’ensemble, pas de révolution majeure à signaler.
En gros, c’est comme d’habitude: un grand ramdam durant un ou deux mois pour finalement se retrouver avec des élues et des élus qui devront travailler ensemble et de concert.
Pour avoir siégé personnellement durant 4 ans comme Conseiller Municipal de la bourgade des suceurs de couennes, je peux confirmer que la politique s’arrête au soir des élections.
Le reste du temps, tu laisses ton étiquette partisane au vestiaire de la salle du Conseil et tu bosses même pour celles et ceux qui ne t’ont pas donné leur voix, ce qui dans mon cas représentait une large majorité.
A Vex, cette année, c’était un peu particulier car une seule liste avait été déposée et on a dû procéder à une élection complémentaire au scrutin majoritaire.
L’Alliance au pouvoir avait mis en avant 3 candidats mais pas mal d’autres personnes ont obtenu des voix, parfois même des personnes plus ou moins exotiques.
Personnellement, j’en ai obtenu 4 et je remercie les 4 Bacounis qui auraient voulu apparemment me voir revenir à la table du Conseil.
Au risque toutefois de les décevoir, je précise que je n’aurais pas accepté de siéger (je suis une des rares personnes au village qui aurait pu se permettre ce «luxe»).
Parmi les gens qui ont obtenu des suffrages, il y avait aussi des sortants qui ne s’étaient pas représentés.
Mais encore des personnes déjà élues tacitement du fait d’un dépôt unique de liste un mois auparavant.
On trouve aussi dans le tas des gens populaires comme la gérante de la boucherie ou celle d’un des bistrots du village.
Même le Président d’Hérémence a obtenu une voix. Peut-être de quelqu’un qui verrait d’un bon œil une fusion de Vex avec sa grande et riche voisine «d’un peu plus dedans dans la vallée».
Mais le nom qui est apparu sur une des listes que j’ai dépouillée m’a tiré un large sourire.
Il s’agit de la célébrissime et authentique chanteuse Fribourgeoise Arlette Zola.
Très médiatisée dans les années 60 et 70, je me demande quand même qui est le citoyen ou la citoyenne qui lui a donné une voix.
Surtout qu’Arlette Zola n’en a aucune utilité car elle en a déjà une, et plutôt une belle à mon sens.
Enfin, en tous cas, au sommet de sa carrière car je ne l’ai pas entendu chanter récemment.
Quoi qu’il en soit, Arlette Zola ne siégera pas à Vex. Elle peut donc continuer à couler une retraite paisible, entourée de ses proches.
A quelques milliers de kilomètres d’ici, c’est une autre élection qui tient en haleine la planète entière: celle à la Présidence des États-Unis.
Le 20 octobre, Kamala Harris, candidate démocrate à la succession du fringant Joe Biden, a fêté ses 60 ans.
Elle en a profité pour rappeler que son rival aux cheveux oranges en avait lui 78 et n’était plus apte à diriger le pays.
On ne saurait la contredire sur ce point.
Mais tout n’est à mon avis pas si simple.
Personnellement, que les Américains portent au pouvoir Kamala ou Donald ne changera pas ma vie, si ce n’est éventuellement la valeur de mon portefeuille de cryptomonnaies.
Pour le reste, il faut bien avouer que chacune des issues possibles de ce scrutin peut amener son lot de bienfaits ou de malheurs.
Tout n’est jamais tout jaune ou tout blanc, comme on dit à Chermignon.
Le gaillard est perché, faut bien le dire, et son programme politique fait un peu souci pour qui aspire à la liberté et au progrès social.
Mais Kamala n’est pas toute blanche non plus…sans mauvais jeu de mots, je vous le promets.
Si le radical que je suis peut sans problème adhérer au 80% de son programme de politique intérieure, j’ai quand même bien plus de peine avec les idées démocrates en matière de géopolitique internationale.
Risque bien de nous faire péter la planète l’équipe ici.
L’impérialisme n’est pas l’apanage de la droite et le Président Biden nous l’a prouvé durant les 4 dernières années.
Enfin bref, les élections américaines auront lieu dans 10 jours et bien malin à l’heure actuelle est celui ou celle qui peut oser un pronostic. Je ne mise personnellement en tous cas pas sur Arlette Zola.
Bien malin celui ou celle qui pourra faire le même genre de pronostic pour les prochaines élections cantonales valaisannes.
Au moment où j’écris ces lignes, je viens en effet d’apprendre que Frédéric des paninis et Roberto des radis (ben ouais, c’est le grand argentier) ont décidé de ne pas se mettre à disposition pour un nouveau mandat.
La nouvelle en a surpris plus d’un et les partis vont à présent devoir trouver des remplaçants à ces deux Ministres de qualité.
Et on parle déjà du tournus entre les Jaunes et les Noirs dans le Haut-Valais, ce qui personnellement me fait hurler de rire tant je trouve cela anachronique.
On parle aussi des candidates ou candidats incompatibles parce qu’elles ou ils vivent dans le même district qu’un des élus sortants.
Là aussi, on se fend bien la gueule avec ces règles dignes d’un autre temps.
Elles nous privent à mon avis de gens de valeur, et je ne parle pas uniquement de la Présidente de Martigny.
Ceci dit, le district d’Hérens ne connaît pas ce problème car aucun ressortissant de cette région ne siège au Conseil d’État.
Je suis donc totalement éligible.
Et si Arlette Zola veut s’établir à Vex, elle le sera tout autant que moi.
Sur ces paroles que je vous laisse seuls à juger de la bonté ou de la beauté, je vous dis à bientôt pour de prochaines élucubrations déjantées.
D’ici là, croquez la vie à pleines dents et n’oubliez pas qu’une journée sans rire est une journée perdue !
Samuel Sierro, Vex
(Edition du Confédéré du 25 octobre 2024)