Y a plus d’sous papa, y a plus d’sous maman
Une fois n’est pas coutume, le Bacouni va faire un peu de politique provoc’ dans ses lignes.
Ces derniers temps, ça parle pas mal d’argent dans notre belle Helvétie.
Argent pour l’Armée, argent pour les banques, argent pour l’AVS, argent pour les requérants d’asile, y en a pour tout le monde…
En fait non, y en n’a justement pas pour tout le monde.
Y a plus d’sous !
Leuthard, Couchepin, Deiss, Ogi, Schneider-Amman ont même cru adéquat d’adresser une lettre aux citoyennes et citoyens suisses pour leur dire de refuser la 13ème rente AVS soumise au scrutin dans quelques jours.
Ils ont intitulé leur lettre « Appel urgent pour protéger notre AVS » …
En usant du pronom « notre », on ne sait pas vraiment si les 5 cocos parlent de notre AVS au sens large ou de la leur en particulier.
Je ne prends que rarement position sur les sujets politiques mais dans le cas présent, je ne peux pas m’empêcher de faire 2 remarques.
La première : quand on touche une rente à vie de plus de 20 tickets mensuels, payée par les bons contribuables suisses, on se la joue discret face à certains retraités qui peinent à joindre les 2 bouts.
La deuxième : quand on n’a pas été foutu soi-même de réformer le 1er pilier (ni le 2ème d’ailleurs) en qualité de conseillère ou conseillers fédéraux, on se la joue encore plus discret et on évite de ramener sa fraise…
…tagada tsoin tsoin…fin de l’histoire.
Y a plus d’sous !
Des seniors, passons à l’Armée.
La Grande Muette fait pas mal parler d’elle ces dernières semaines…et pas forcément en bien.
D’abord, y a eu l’histoire du trou de 1 milliard, qui finalement, d’après notre Viola nationale, n’en est finalement pas un.
Le Chef de l’Armée dit qu’il ne peut plus faire face à ses engagements mais la Cheffe du DDPS affirme que l’Armée suisse n’a pas de problème de solvabilité.
L’Expert-comptable diplômé et ancien Credit Officer bancaire qui écrit ces lignes est un peu perdu : t’as plus de liquidités mais tu es toujours solvable ?
Je crois que je vais demander à la Présidente de la Confédération de me donner quelques cours de comptabilité, apparemment je suis plus trop à jour.
Malgré ces soucis de petite monnaie (ou peut-être à cause d’eux), nos amis gradés demandent une belle rallonge au Parlement pour les 4 prochaines années.
Certainement pour permettre aux pilotes de FA-18 de prolonger le travail en dehors des heures de bureau…
Bon, pour éviter qu’on m’accuse de taper que sur les autres, je vais juste vous faire remarquer que notre Karine Keller Sutter s’est trompée seulement de 3,4 milliards dans son budget 2023, soit presque 5% d’écart entre le budget et les comptes.
Là où je bosse comme Directeur Financier, si je me trompe de 5%, je pense que mes chefs en Norvège ne seront pas très contents. En tous cas, si cela devait m’arriver, je me cacherais au sous-sol (en allemand : Keller), à au moins six pieds Sutter.
Y a pas à dire, nos politiciens nous en font avaler des plus grosses chaque jour.
Y a plus d’sous !
Après, tu t’étonnes que les gens n’ont plus trop la grosse confiance de fou en leurs élus.
Et c’est pas valable que par chez nous.
En France, selon un récent sondage de l’institut OpinionWay, 68% des personnes interrogées jugent que « la démocratie ne fonctionne pas bien ».
Bon, en France, c’est certainement assez vrai avec Macron 1er et Attal en petits alchimistes du dimanche.
Mais le problème touche aussi l’Allemagne (47% d’avis défavorables au sujet des politiciens) et L’Italie (63% de gens insatisfaits de leurs dirigeants).
D’un autre côté, quand tu vois les Prix Nobel à la tête de la nation transalpine, faut pas trop s’étonner.
La 1ère Ministre Meloni a deux ans de moins que moi et est l’une des plus jeunes premières ministres de l’histoire de l’Italie.
On peut dire qu’elle a été « bénie tôt » …
Mais chez elle non plus, y a plus d’sous !
Ah ben tiens, en parlant de prix Nobel, y a le mal coiffé milliardaire de l’autre côté de la gouille qui ne sait bientôt plus dans quel sens tortiller du postérieur pour échapper à une condamnation en justice.
Le gars et son rejeton risquent plusieurs centaines de millions de dollars d’amende pour fraude fiscale.
Mais au Pays de l’Oncle Sam, ça ne pose aucun problème : le gars pourra se présenter aux élections de novembre en toute décontraction, voire même être élu.
Par chez nous, il te suffit de ramasser un caillou en Turquie ou de traverser la rue en dehors des clous pour être quasiment considéré comme inéligible.
A chaque nation ses valeurs profondes.
Mais laissons ici Donald Trump et passons sans transition ni aucun lien à une nouvelle plus légère, si j’ose dire.
C’est Le Matin qui nous l’annonce : un âne souffrant énormément a reçu un traitement étonnant.
Il était constipé et on lui a fait avaler des litres et des litres de Coca. Ça a fonctionné: l’animal est décrit comme guéri.
Les mecs lui ont fait ingéré le fameux liquide noir et gazeux durant 4 jours afin de libérer ses voies devenues presque aussi impénétrables que celle du Seigneur.
Dommage collatéral supposé par le Bacouni : l’âne en question a à présent développé un diabète de type 1. Lui qui pouvait plus aller à selle, le voici à présent flanqué d’un surplus de sucre.
Et pour lui non plus, y a plus d’sous !
Je vais terminer cette chronique avec une nouvelle régionale relatée par Le Nouvelliste : 10 jeunes se sont évadés du centre éducatif de Pramont en Valais.
A en croire les journaux, ils auraient emprunté un véhicule pour prendre la clef (ouais, je suis né en 1975, j’écris pas « clé ») des champs, ou plutôt des vignes.
A 10 dans un véhicule ?
De deux choses l’une : soit c’était une estafette du genre fourgonnette de transport d’ouvriers de chantier, soit les 10 lascars ne sont pas bien gros.
En tous cas, ces gamins ont l’air plutôt chouette et rien ne les effraie.
Sur ces paroles que je vous laisse seuls à juger de la bonté ou de la beauté, je vous dis à bientôt pour de prochaines élucubrations déjantées.
D’ici là, croquez la vie à pleines dents, buvez pas trop de Coca et n’oubliez pas qu’une journée sans rire est une journée perdue !
Samuel Sierro, Vex
(Edition du Confédéré du 23 février 2024)